La France méditerranéenne est ici comprise comme un large arc s'étendant des Pyrénées aux Alpes occidentales et longeant la côte méditerranéenne. Cette zone est en contact avec la péninsule ibérique à l'ouest et la péninsule italienne à l'Est et se situe au carrefour de deux grands corridors de diffusion : les vallées de l'Aude/Garonne et la vallée du Rhône. Le premier permet des contacts avec la sphère culturelle atlantique, tandis que le second conduit à l'intérieur du continent. Le Campaniforme y est reconnu depuis le XIXe siècle et a fait l’objet de travaux pionniers sur la chronologie avec J. Guilaine et J. Courtin, comme sur l’habitat avec O. et J. Taffanel dans les années 1950-1960. Depuis cette époque, la recherche s’est poursuivie avec de très nombreuses découvertes et études, amenant à une nouvelle périodisation des vestiges, un nouveau regard sur ce Campaniforme qui correspond à l’évidence à trois moments différents, mieux calés en chronologies relative et absolue, s’étendant du Néolithique final au début du Bronze ancien (XXVIe-XXe siècles avant notre ère). Dans cette zone, plus de 600 sites ont livré des vestiges campaniformes. Ils permettent un état des connaissances actualisé et assez complet concernant les objets, les territoires, l’économie (animale au moins), les sépultures et les pratiques, comme diverses hypothèses sur l’origine mêrme du phénomène et les modalités de son insertion locale et de son développement dans le temps.  La question de l’habitat campaniforme sera développée à partir des connaissances sur plus de 300 sites supposés domestiques (contre 200 sites funéraires et 100 sites de nature indéterminée). Comment sont-ils répartis dans la région ? Existe-t-il des choix topographiques spécifiques ? Quelle est leur superficie ? Quels sont leurs aménagements collectifs ? Comment sont les maisons ? Leur architecture, module, matériaux, etc. ? et habitat est-il l’héritier de traditions locales ou témoigne-t-il d’influx externes ? Annonce-t-il l’habitat de l’âge du Bronze ? Est-il possible d’en tirer des généralités ou existe-t-il au contraire une grande variabilité dans le temps et dans l’espace ?